Vous veillez à la santé de votre enfant avec l'aide du pédiatre qui le suit. Vous devez en effet être attentifs à dépister certains troubles auditifs ou visuels et à repérer les signes d'une maladie aiguë nécessitant un examen médical.
Durant les premiers mois de la vie d'un nourrisson, il est recommandé de l'emmener chaque mois chez le pédiatre. Après l'âge de 1 an, ces visites systématiques peuvent s'espacer, mais il reste important de faire surveiller la croissance de l'enfant et de mettre à jour ses vaccinations.
Vient ensuite l'âge où les problèmes infectieux, rhinopharyngites, bronchites, etc., deviennent souvent plus fréquents et où il faut savoir consulter devant une fièvre ou une toux persistantes, des troubles digestifs... A partir de 1 an ou 1 an et demi, des difficultés face à certains comportements de l'enfant (troubles du sommeil, problèmes autour de l'alimentation) amènent également les parents à solliciter les conseils des spécialistes. Les visites régulières sont l'occasion de dépister et de traiter de façon précoce certains handicaps dont peut souffrir l'enfant dans son développement ou dans ses capacités sensorielles, auditives ou visuelles, par exemple. Il arrive enfin que les problèmes de santé de l'enfant justifient une hospitalisation et il importe alors, même dans les cas urgents, d'y préparer l'enfant pour que cette «rupture » ne s'accompagne pas de troubles psychologiques.
Certains problèmes ne sont pas décelables à la naissance et se révèlent durant les premières années de la vie. Le plus souvent, ils peuvent être d'autant mieux corrigés qu'ils sont dépistés et pris en charge de façon précoce.
La surveillance pédiatrique régulière du développement et l'examen neurologique répété de l'enfant peuvent mettre en évidence d'éventuels problèmes : troubles du tonus (hypo- ou hypertonie), retard des acquisitions motrices comme celles de la station assise, de la position debout ou de la marche, retard de l'éveil ou du langage. Des examens spécialisés, ni douloureux ni dangereux, permettent alors d'orienter vers un diagnostic et d'engager les traitements nécessaires.
Un enfant trop calme, inattentif à tout ce qui ne se situe pas dans son champ visuel, qui n'est pas intéressé par les jouets qui font du bruit ou, au contraire, qui manipule les objets de façon très bruyante est peut-être un enfant qui n'entend pas ou qui entend mal. De même, on doit s'assurer qu'un enfant qui n'émet que des sons peu variés, de plus en plus rares et de plus en plus pauvres, qui ne réagit pas aux voix, à l'appel de son nom, et qui ne prononce pas de mots entre 12 et 18 mois, n'est pas atteint de troubles auditifs.
Nombreux sont les enfants qui «louchent» durant les premières semaines de leur vie. Si vous constatez que cette tendance se prolonge, n'hésitez pas à en parler au pédiatre et à consulter un ophtalmologiste. Un traitement peut être entrepris dès la première année, afin de stimuler l'œil déficient et d'éviter l'évolution vers une perte de vision unilatérale (amblyopie) qui risquerait de devenir irréversible dès 3 ou 4 ans.
Si vous devez faire hospitaliser votre enfant, ne sous-estimez pas les conséquences psychologiques de la séparation. Préparez-le à cette situation et lors de son retour à la maison, faites un effort pour faciliter sa réadaptation.
La séparation imposée par l'hospitalisation amplifie les réactions de « peur de l'étranger », particulièrement intenses chez l'enfant à partir du 8e mois. Elles risquent de se manifester en trois phases successives.
D'abord, l'enfant proteste, pleure, s'agite : il tente de retrouver sa mère. Puis il est désespéré : désemparé, il considère sa mère comme disparue. Ensuite, il est résigné : il semble s'installer dans la séparation et accepte les soins de n'importe qui avec détachement ou indifférence. Afin d'éviter ce processus, il est essentiel de préparer un enfant à la séparation.
Lorsque vous ramènerez votre enfant après un séjour à l'hôpital, ne soyez pas surpris s'il détourne la tête, parait se méfier de vous, sourit moins, pleure facilement, fait des difficultés pour manger. Il lui arrivera peut-être aussi de se réveiller aux heures où l'infirmière de nuit lui faisait une piqûre ou lui prenait sa température. Certains enfants, au contraire, s'agrippent à leur mère ou se réfugient dans le sommeil. Chacun réagit à sa façon, mais rares sont ceux qui n'expriment pas, d'une manière ou d'une autre, l'émotion que leur a causée cette séparation. Aidez l'enfant à retrouver ses repères, en préservant une ambiance calme et détendue autour de lui, en vous efforçant d'être présents et disponibles. Parlez avec lui des difficultés qu'il peut avoir à se réadapter. Il ne faut pas considérer qu'il ne s'est rien passé et, croyant tout effacer, faire comme si cette expérience douloureuse n'avait pas existé.