Avant moi : le néant 

Jusqu'à 3 ou 4 ans, les enfants pensent que ce qui les entoure a toujours existé : le ciel, les arbres, la maison, la famille et eux-mêmes ont toujours été là. L'idée du temps, de son écoulement, leur est totalement étrangère. Les bébés ont toujours été des bébés, les parents des parents et les vieillards des vieillards. Il n'y a ni début, ni fin, et encore moins de mort. Si l'on montre à un enfant une photo de bébé en disant : " tu vois, c'est maman quand elle était petite", il va hausser les épaules, se détourner ou éclater de rire. La bonne blague : maman en bébé ! Devant une photo de ses parents avant sa naissance, il voudra savoir pourquoi il ne figure pas dessus, et risque de ne pas apprécier l'explications du type : " tu n'étais pas encore né"... Il pense plutôt qu'on a cherché à l'écarter. 

L'apprentissage de la durée et du temps qui s'écoule va se faire lentement : avec l'alternance du jour et de la nuit, les actes répétés chaque jour ( on s'habille le matin, on se couche le soir... ), l'alternance des saisons... Mais c'est autour de l'âge de 4 à 5 ans que l'enfant assimile bien que, lui aussi, un jour, il sera grand. On peut l'y aider, en le mesurant régulièrement, en regardant les procès accomplis ou en ressortant les photos des parents qui eux aussi, ont été petits !